LE POUMON DU CHEVAL :
1. UNE PISCINE OLYMPIQUE DE PLEIN AIR.
Entre la bronche principale et l'alvéole pulmonaire se répartissent une vingtaine de ramifications donnant Naissance à une multitude de bronchioles de faible diamètre. Le système trachéobronchique est donc un véritable arbre dont le tronc serait la trachée, les bronches Principales, les grosses bronches et les bronchioles respiratoires de minuscules brindilles pour aboutir à une véritable arborescence que traduit l'expression "arbre respiratoire".
Le tronc ou trachée est formés d'anneaux cartilagineux dont les bords se recouvrent de muscles trachéaux. Les ramifications, bronches et bronchioles, voient disparaître progressivement les anneaux cartilagineux pour ne laisser subsister que des fibres musculaires et élastiques.
L'alvéole pulmonaire est la terminaison des petites voies aériennes.
Elle est le lieu essentiel des échanges gazeux. La surface déployée de l'ensemble des alvéoles pulmonaires équivaut aux 500 m d'une piscine olympique.
L'appareil respiratoire peut donc être comparé à un arbre, mais à un arbre creux, bien sûr, car l'ensemble des ramifications constitue une série de canalisations aboutissant aux alvéoles.
La paroi interne de ces canalisations est tapissée d'une muqueuse qui se modifie du tronc aux brindilles.
La muqueuse bronchique est formée d'un épithélium stratifié composé de la juxtaposition de cellules ciliées et de cellules "caliciformes" entre lesquelles s'insinue le canal excréteur de glandes séromuqueuses sous-jacentes. Au fur et à mesure que le diamètre des bronches diminue, les cellules ciliées, les cellules caliciformes et les glandes séromuqueuses se raréfient, A la jonction des alvéoles et des bronchioles, des cellules dites de CLARA
sécrètent un produit essentiel, véritable chef d'orchestre de la physiologie pulmonaire, le "Surfactant" qui joue un rôle de protection contre les agents pathogènes et le dessèchement.
2. LE POUMON DU CHEVAL: UN FILTRE GEANT COMPLEXE
En imaginant la surface de cette piscine olympique, il est évident que l'on comprend la nécessité d'un filtre, faute de quoi les éléments polluants ne tarderaient pas à compromettre les échanges gazeux au fond de l'alvéole.
Ce filtre est réalisé par un double système mécanique au niveau de l'appareil respiratoire :
- Un phénomène de motricité bronchique.
- Un phénomène d'épuration.
La broncho motricité est l'ensemble des variations de diamètre des voies aériennes, variations résultant de l'activité des muscles bronchiques. Elle est soumise à une double régulation, celle du système nerveux autonome d'une part, et
celle de médiateurs chimiques d'autre part.
Le système nerveux, en agissant sur la contractilité de la musculature bronchique, entraîne soit un relâchement (ouverture bronchique) soit un spasme (obstruction). Il agit également au niveau des cellules de la muqueuse par une
stimulation des battements ciliaires, par une vasodilatation des vaisseaux bronchiques. Il agit enfin sur les cellules responsables des phénomènes allergiques, les "mastocytes".
Quant aux médiateurs chimiques, ils interviennent uniquement sur le phénomène allergique entraînant une broncho constriction.
Envisageons maintenant "l'épuration bronchique", c'est à dire le transport des impuretés vers l'extérieur. Il y a trois moyens d'y parvenir:
- Le mucus
- Les cils vibratiles
- Le "Surfactant".
Le processus, très élaboré, de l'épuration bronchique associe les mouvements ondulatoires des cils de la muqueuse bronchique à l'activité de deux couches d'un mucus glissant l'une sur l'autre grâce au "Surfactant*. Ce même "Surfactant", sécrété au niveau de l'alvéole pulmonaire, permet grâce à ses propriétés tensioactives, les échanges gazeux entre le sang et l'oxygène inspiré.
3. LE POUMON DU CHEVAL : UN ARBRE VICTIME DE LA POLLUTION
Une bonne ventilation associée à une bonne épuration pulmonaire garantit la pleine santé de l'athlète équin.
Malheureusement, les affections pulmonaires sont souvent une entrave majeure à l'expression du potentiel sportif.
Le micro climat des centres d'entraînement se révèle particulièrement agressif pour la muqueuse respiratoire en réalisant une concentration d'éléments redoutables qui font le berceau de ta "maladie respiratoire" :
- La mauvaise ventilation des boxes
- Les poussières et les pesticides de la litière
- Les bactéries et les virus propres aux grandes concentrations d'individus
- La pollution citadine.
Finalement, les processus de défense de l'organisme soumis à une telle agression sont saturés et l'arbre respiratoire succombe, asphyxié par l'atmosphère qui l'entoure.
La toux est alors l'un des premiers symptômes de l'apparition de la maladie.